jeudi 5 décembre 2013

Communiqué LDH: Le racisme et la haine ne doivent pas faire débat



La Ligue des droits de l’Homme condamne vigoureusement les scandaleux propos tenus le 12 novembre 2013 à l’encontre des Roms, à Roquebrune-sur-Argens par son maire, Luc Jousse. Celui-ci y exprimait son regret que les secours intervenus dans un camp, à l’occasion d’un incendie, aient été appelés trop tôt.

La Ligue des droits de l’Homme déplore que se poursuive cette libération de propos racistes et stigmatisants, en particulier émanant d’élus. Cette attitude, liée évidemment aux prochaines échéances électorales, ne fait que placer ceux qui tiennent ces propos dans une course aux extrêmes qui est insupportable.

La Ligue des droits de l’Homme a déposé une plainte auprès de la procureure de la République du tribunal de grande instance de Draguignan, pour provocation à la haine ou à la violence et à la discrimination raciale.

La Ligue des droits de l’Homme rappelle que la haine ne doit en aucun cas faire débat.

Paris, le 5 décembre 2013

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 Lettre RAR adressée à Madame la Procureure du TGI de Draguignan
Paris le 5 décembre 2013

Madame la Procureure de la République,
La Ligue des droits de l’Homme vous saisit d’une plainte à l’encontre de monsieur Luc Jousse, maire de Roquebrune-sur-Argens, suite aux propos tenus lors du conseil de quartier des Issambres qui s’est tenu le 12 novembre 2013 dans la salle Robert Manuel, aux Issambres.
Le 28 novembre 2013, un collectif de citoyens de Roquebrune, « L’équipe des Indignés de Roquebrune », nous a transmis, par courriel, un extrait audio de cette réunion durant laquelle monsieur Luc Jousse a tenu les propos suivants :
« ... Qui dit lutte contre les incendies, dit débroussaillement. Vous avez été merveilleux pendant 10 ans sur le débroussaillement, ça a très bien fonctionné. On est cité en exemple de partout. C’est peut-être pour ça que malgré tous les petits départs de feux, il n’y a pas eu de nouveau d’incendies majeurs à Roquebrune depuis 11 ans peut-être, peut-être. Je vous rappelle quand même que les gens du voyage, que dis-je, les Roms m’ont mis 9 fois le feu. 9 fois des départs de feux éteints par le SDIS dont le dernier, ils se le sont mis eux-mêmes, vous savez ce qu’ils font : ils piquent des câbles électriques et après ils le brûlent pour récupérer le cuivre et ils se sont mis à eux-mêmes le feu dans leurs propres caravanes ! Un gag ! Ce qui est presque dommage c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours !... Mais je ne l’ai pas dit, je ne l’ai pas dit. Non mais parce-que les Roms c’est un cauchemar, c’est un cauchemar. Imaginez qu’aujourd’hui, depuis quelques jours, j’ai attaqué la sous-préfecture au tribunal en leur demandant de bien vouloir respecter la décision de justice. Nous avons une décision d’expulsion des Roms, nous l’avons, j’ai gagné au tribunal ! Eh bien le sous-préfet, il fait rien. ».
Ces propos sont constitutifs du délit de provocation à la haine ou à la violence et à la discrimination raciale à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, réprimés par l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881.
Nous vous remercions de bien vouloir nous tenir informés de la suite que vous voudrez bien accorder à la présente plainte.
Dans l’attente, nous vous prions de croire, Madame la Procureure de la République, à l’assurance de notre respectueuse considération.

Pierre Tartakowsky
Président de la Ligue des droits de l’Homme
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[Var-Matin, mercredi 4 décembre 2013 à 18h48]

Luc Jousse, maire UMP de Roquebrune-sur-Argens, a exprimé de violents propos à l’encontre de la communauté Rom lors d’une réunion publique organisée aux Issambres le 12 novembre dernier.
A l’origine de l’affaire, révélée par nos confrères de Médiapart, un conseil de quartier au cours duquel le maire de cette commune du Var de 13.000 habitants, évoque le Camp de Roms installé sur son territoire depuis l’été dernier.
"Ce qui est presque dommage, c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours"
"Vous savez ce qu’ils font : ils piquent des câbles électriques et après ils le brûlent pour récupérer le cuivre et ils se sont mis à eux-mêmes le feu dans leurs propres caravanes ! Un gag ! Ce qui est presque dommage, c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours", ironise l’élu, provoquant les rires gênés de l’assistance que l’on entend distinctement sur une bande enregistrée ce jour-là par une personne assistant à la réunion et que nous nous sommes procurée.
"Que peut-on me reprocher ?"
Contacté par nos soins, Luc Jousse affirme "ne plus se souvenir d’avoir dit cette phrase. Mais que peut-on me reprocher, dès lors que c’est moi qui ait prévenu à neuf reprises les services du SDIS d’un départ de feu dans le camp ? Qui plus est, le jugement d’expulsion des derniers Roms restant sur la commune nous a été délivré il y a maintenant deux mois. Et la sous-préfecture ne l’a toujours pas fait exécuter. Moi, c’est ça qui me met en rogne !"
L’UMP va statuer sur son cas le 11 décembre
Il n’est pas sur que les instances de l’UMP se contentent de tels arguments. Le conseil national du parti a annoncé son intention de statuer sur le cas de Luc Jousse le 11 décembre prochain, et le président de la fédération UMP du Var, Georges Ginesta, député-maire de Saint-Raphaël, évoque des "propos pour le moins regrettables et condamnables sur le plan moral".
La sanction pourrait-elle aller jusqu’au retrait de l’investiture du parti qui était accordé à Luc Jousse, désireux de solliciter un nouveau mandat en mars prochain ?


vendredi 29 novembre 2013

« MARCHONS CONTRE LE RACISME »


A DRAGUIGNAN 

Rassemblement à 10h30
Place René Cassin

Marche jusqu'au rond point de la Sous- Préfecture en passant par le centre ville ( place du Marché ).

Les signataires:



Contact: 04 94 76 10 24
ldh.draguignan@gmail.com






« MARCHONS CONTRE LE RACISME »
Le 30 novembre 2013 à Paris, en France et dans les Dom Com



Un climat nauséabond s'installe dans notre pays. Le garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Christiane Taubira, a subi ces dernières semaines des attaques racistes venues de temps obscurs que l’on croyait révolus. Les déclarations racistes d’une candidate du Front national, les invectives d’enfants, téléguidés par leurs parents, traitant la ministre de la Justice de «guenon », sont une souillure pour la République.

Ces propos attaquent frontalement des millions d’êtres humains originaires d’Afrique, des Caraïbes, des Amériques, de l’Océan indien, citoyens français ou non et dont les aïeux ont été jadis martyrisés du fait de leur couleur de peau. Ils constituent une atteinte violente contre toutes et tous car ils visent au cœur le pacte républicain.

Nous condamnons solennellement cette dérive raciste, de même que les actes et propos qui en ont permis la maturation. Nous n’admettons pas que des millions de personnes soient déniées dans leur humanité et leur citoyenneté, que ce soit en raison de leurs origines, de leur situation sociale, de leur culture, de leur religion... Nous ne supportons pas que des boucs émissaires soient désignés comme les responsables de nos maux et comme des menaces sur notre avenir.

Alors que la France doit affronter les énormes défis liés à la dégradation économique, au chômage et aux inégalités, face à ceux et à celles qui veulent aviver les souffrances sociales, les peurs et les colères, nous nous dressons pour affirmer avec force : la République n’a d’avenir qu'égale, solidaire et fraternelle.

C’est pourquoi nous appelons toutes celles et ceux qui ont à cœur les valeurs de l’humanité, toutes celles et ceux qui veulent opposer l’égalité et la fraternité aux visages hideux du racisme à participer à une marche le 30 novembre 2013, à Paris, dont le rendez-vous est donné à 14 h 30, place de la République, ainsi que partout en France métropolitaine et dans les Dom Com.

Signataires :
Collectifdom - CM 98
Ligue des droits de l’Homme - Licra  - Mrap - SOS Racisme
CFDT - CFTC - CGT - FSU  - UNSA - Union syndicale Solidaires
UEJF (Union des étudiants Juifs de France) - FIDL - UNEF - UNL - UFAT (Union Française des associations Tziganes) - R=(Respect) - EGAM - FNASAT - Banlieues du Monde - France Terre d'asile - Ni Pute Ni soumise - Collectif des écrivains nègres - Association ultramarine de France - Les amis du PPM en France - Haut Conseil des Maliens de France  - Association pour la Promotion de la Langue et de la culture Soninké (APS) - Association culturelle de musulmans de Drancy - Conseil de Coordination des organisations arméniennes - La Maison des potes - Mémorial 98 - Le Syndicat des Avocats de France (SAF) - Le Syndicat de la Magistrature - Les Marianne de la diversité - RESF - Fédération des Mutuelles de France - Mouvement pour la paix  - Fondation Copernic - SNES - FCPE - CIMADE - SNEP - SNUEP - DAL (Droit au logement) - Ligue de l'enseignement

dimanche 23 juin 2013

23 JUIN: JOURNÉE NATIONALE ANTIFASCISTE.COMMUNIQUE DE LA SECTION DE DRAGUIGNAN


23 JUIN: Journée nationale antifasciste.


Les 22 et 23 juin se sont tenus partout en France des rassemblements en mémoire de Clément Méric,  pour refuser toute banalisation du nationalisme, du racisme et de la xénophobie.
La section de la Ligue des Droits de l'Homme de Draguignan , apporte son soutient et son adhésion au texte de l'appel  antifasciste "Le fascisme tue. Ensemble, combattons-le ! " signés par de nombreuses organisations.  Elle se déclare solidaire des citoyennes et citoyens qui ont  participé aux manifestations .
Dans son communiqué national , la Ligue des Droits de l'Homme rappelle que " Clément Méric, syndicaliste étudiant et militant antifasciste, a été victime d’un meurtre à Paris, commis à raison de ses convictions politiques.
Cet acte, qui s’inscrit dans la suite de trop nombreuses agressions commises par des groupes d’extrême droite, ces derniers mois, est insupportable.
Il confirme tragiquement l’urgence à s’opposer à ces exactions et aux idéologies qui en favorisent, de près ou de loin, la banalisation et le développement. L’explosion de discours haineux à l’encontre des étrangers, des Roms, des musulmans, l’avalanche de propos mensongers et agressifs lors des débats sur le projet de loi du mariage pour tous, témoignent d’une montée de l’intolérance, du racisme et de la peur, dont on sait qu’ils sont facilement instrumentalisés par la violence.
C’est bien en réaffirmant concrètement les droits des citoyens français, des étrangers, des migrants, des Roms et de tous ceux qui sont tenus en lisière des droits fondamentaux, qu’il est possible de rassembler largement contre les périls montants. Car ces droits sont, de façon indivisible, ceux qui fondent la République fraternelle, égale et libre."

Pour la Section de la Ligue des droits de l'homme de DRAGUIGNAN
Le  Président
Marc Brulé




Le fascisme tue. Ensemble, combattons-le !

Texte de l'appel unitaire antifasciste..
Le 5 juin, des militants d'extrême-droite ont tué Clément Méric, syndicaliste  étudiant et militant antifasciste.

Ce meurtre nous indigne et nous révolte ; il s'inscrit dans la suite de très nombreuses agressions commises par des groupes d'extrême-droite ces derniers mois.
La situation exige des actes forts, permettant de mettre un coup d'arrêt à la propagation de ces idées et pratiques nauséabondes.

Dans le respect de leurs différences, les organisations soussignées appellent à s'unir pour rendre hommage à Clément et pour éliminer la haine fasciste.

Confortés par des partis qui reprennent des propos et des pratiques de
l'extrême droite, les groupes fascistes refont surface.
Les dernières actions contre le mariage pour tous et toutes ont été l'occasion pour eux d'être mis sur le devant de la scène. Nous dénonçons la banalisation du FN et de ses idées xénophobes et racistes.

L'exclusion, le rejet de l'autre, la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l'immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l'histoire en témoigne, conduisent au pire.

L'Etat entretient un climat délétère en organisant des expulsions massives qui participent à la stigmatisation des immigré-es et des Roms.
Au contraire, il est nécessaire d'agir avec détermination contre les commandos fascistes.
Odieux et inacceptable en lui-même, le meurtre de Clément dépasse le drame individuel.
Agressions contre les lesbiennes, bi-es, gays et les personnes trans, contre les immigré-es et les personnes issu-es de l'immigration, les musulman-es, actes antisémites, violences envers des militant-es antifascistes et des organisations progressistes, se sont multipliées dans toute la France comme à travers toute l'Europe.

Le mensonge, la haine, la violence, la mort, voilà ce que porte l'extrême-droite, de tout temps et en tous lieux.

Ce n'est pas une question morale ; le fascisme se nourrit des peurs face à l'avenir : 5 millions de chômeurs et chômeuses, 8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de mal logé-es, accroissement
de la précarité, conditions de travail dégradées, licenciements, fermetures d'entreprises...

Face à l'explosion des inégalités et aux politiques d'austérité, il faut reconstruire l'espoir collectif en une société plus juste.
**La question de la répartition des richesses que nous produisons est
fondamentale**.
L'extrême-droite est à l'opposé de ces valeurs.

Utiliser la mort de Clément serait méprisable.
A contrario, c'est honorer sa mémoire que de dire publiquement et ensemble ses engagements syndicaux et antifascistes, et de poursuivre encore plus nombreux-euses et déterminés-es ses combats pour la liberté et une autre société.

Unité contre le fascisme et l'extrême-droite !

Manifestation à Paris, dimanche 23 juin à 15h

Des manifestations seront aussi organisées en commun dans d'autres
villes.

Nos organisations se réuniront de nouveau après la manifestation : éradiquer la menace fasciste nécessite un travail dans la durée et l'organisation de collectifs locaux.

Nos organisations sont différentes, mais elles ont un point commun essentiel : le refus de l'intolérance, du nationalisme, de la haine, et de l'exclusion ; tout le contraire de ce que veut imposer l'extrême-droite !

Le fascisme et l'extrême-droite ne sont pas des courants politiques avec lesquels on dialogue ou on compose.
Leur système est basé sur la violence physique, la haine, l'asservissement des peuples.


jeudi 20 juin 2013

Communiqué pour le 9ème anniversaire de la création de RESF


Communiqué pour le 9ème anniversaire 
de la création de RESF 

Le Réseau Education Sans Frontières (RESF) s’est créé en juin 2004 pour refuser des situations de droits élémentaires bafoués : enfants arrachés aux bancs de leur école, familles déchirées, ou expulsées, souvent après passage en centre de rétention, tracasseries administratives, policières ou judiciaires... Parce que les parents n’ont pas le bon papier ! 

Pourtant, s’ils ont quitté leur pays, famille et amis, poussés par la misère, la mal-vie, la répression ou la guerre, espérant un avenir meilleur pour eux et leurs enfants, ce ne sont pas des délinquants ! 

Les autorités françaises ont multiplié les règlementations sans parvenir à des solutions humainement acceptables. Depuis 9 ans, les collectifs du RESF en appellent, en vain, aux valeurs de la République : Liberté, Egalité, Fraternité. 

Le gouvernement a changé, mais pas la politique menée ! 

Alors, au début de l’an 2 du gouvernement Hollande, nous réclamons d’urgence un véritable changement. 
Nous voulons : 

- L’égalité des droits pour tous et une application sans faille des lois de la République par les autorités et les élus à l’égard des enfants et des demandeurs d’asile. 

- Une loi définissant une autre politique d’immigration, porteuse d’espoir et de solidarités. 

- La régularisation des familles dites « sans papiers », au titre « Vie Privée Vie Familiale ». 

- Une orientation des décisions politiques basée sur l’acceptation des différences, la tolérance et l’humanité. 

Nous voulons favoriser le bien-vivre ensemble et combattons les déclarations ou politiques de rejet ou de haine. 

Enfin, nous refuserons toute expulsion pendant l’été, nous appelons les autorités publiques à éviter les décisions inhumaines : la France doit rester une terre d’asile ! 

Le 20 juin 2013 
RESF83 


Avec RUSF83 et le soutien des organisations suivantes : CGT, EELV, FSU (particulièrement SNES, SNESUP, SNUIpp), LDH, PCF, SUD Education. 

JOURNÉE MONDIALE DES RÉFUGIÉS - 20 JUIN 2013 - POUR UNE PROFONDE RÉFORME DU DROIT D'ASILE


À l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés, découvrez les propositions précises et concrètes de La Cimade pour une réforme du droit d'asile en France.


Pour soutenir nos actions de plaidoyer, rendez-vous sur notre page donner.lacimade.org

Merci de votre soutien !

jeudi 14 mars 2013

“UNE VAGUE BLANCHE POUR LA SYRIE”- DRAGUIGNAN

APPEL  D'AMNESTY 
ET DE LA LIGUE DES DROITS DE L'HOMME 

À UN RASSEMBLEMENT 
DEVANT LA SOUS - PRÉFECTURE  
DE DRAGUIGNAN
VENDREDI 15 MARS À 17H30



Pour dire "Stop" tous ensemble aux exactions et crimes de guerre commis depuis deux ans en Syrie.



Se munir d'un papier ou d'un tissu blanc avec le mot STOP




Rejoignez-nous

mardi 12 mars 2013

Une vague blanche pour la Syrie





Vendredi 15 mars 

Avec Amnesty International France, la FIDH et la LDH, et le soutien de l’agence internationale TBWA.
Le 15 Mars prochain marquera les deux ans du début de la révolution syrienne. Le Comité de La Vague blanche, avec le soutien d’Amnesty International France, la FIDH et la LDH, organise ce jour-là un événement inédit, à savoir une manifestation internationale en solidarité avec le peuple syrien : « Une vague blanche pour la Syrie ».

Pour briser le silence, pour dire Stop, et faire savoir au peuple syrien qu’il n’est pas seul.
Le principe en est simple : demander aux peuples du monde entier de s’unir au peuple syrien en manifestant à la même heure locale, de 19h à 19h30, un papier ou un tissu blanc à la main, le mot « Stop » écrit dessus.
Se déclenchera ainsi au fil des fuseaux horaires et à travers le monde, une « ola » mondiale de protestation, une immense vague blanche, reprise au fil de la journée par les médias.
Pour la visibilité de la manifestation, le rendez-vous sera donné devant les mairies ou au plus près des mairies. Tout rassemblement sera laissé à l’initiative de chacun sur les lieux de travail ou de loisirs.
Ce soir là, chacun pourra poster sa photo, le mot Stop à la main, sur le site de la vague blanche afin de créer une vaste manifestation sur le net et les réseaux sociaux avec notamment une page Facebook dédiée.
Ainsi, chacun pourra participer.
Plus de cinq cents personnalités ont déjà rejoint la « Vague blanche » le 17 Avril dernier (jour anniversaire de l’Indépendance de la Syrie), lors du lancement de ce mouvement au Trocadéro à Paris, et dans plusieurs villes de France. Des milliers de photos ont été postées sur le site.
Aujourd’hui, des relais sont nécessaires aux quatre coins de la planète afin de faire le lien entre toutes les ONG dédiées aux droits de l’homme, et toucher le plus grand nombre : mairies, villes jumelées, monde médical, monde des affaires, monde du spectacle et de l’audiovisuel, réseaux sociaux, personnalités de renom international…
Ainsi, nous faisons appel aux initiatives individuelles, à la société civile, à l’imagination de chacun, pour que de la petite à la plus grande manifestation, les tissus blancs se lèvent partout dans le monde, en une action solidaire libre de toute influence politique, étatique ou partisane.






Le 15 mars, on expulse ?



Communiqué LDH
Comme chaque année, le 15 mars signifie la fin de la trêve des expulsions. Comme chaque année, c’est une date qui doit rappeler la nécessité d’une politique publique du logement qui traite à la fois l’hébergement d’urgence et le logement social.


La LDH appelle : 

• à soutenir l’action du collectif des « Associations unies pour une autre politique du logement » lors du rassemblement, et de la conférence de presse du 13 mars, à 11 heures, place Edouard Herriot, à côté de l’Assemblée nationale ;
• à participer à la manifestation du 16 mars, à 15 heures, à Paris, à République, à proximité de la rue du temple.
Citoyens sans logement ou mal logés, vous avez des droits !
Se loger et pouvoir se maintenir dans son logement est, pour chacun, une nécessité vitale. Un habitat digne pour chacun, garanti par la solidarité du corps social, est un préalable indispensable à l’accès à une citoyenneté effective, combat permanent de la Ligue des droits de l’Homme.

Pour rendre effectif le droit à un logement de qualité pour tous :
Nous demandons un moratoire des expulsions locatives sans relogement. La mise en œuvre de procédures, beaucoup plus systématique, traduit un durcissement qui provoque des drames humains inacceptables, qui bouleverse les conditions d’existence des plus fragiles. Ces expulsions viendront grossir les rangs des personnes à la rue et sollicitant le 115 (les demandes ont augmenté de 29 % par rapport à janvier 2012 et 55 % n’obtiennent pas de places d’hébergement).

Nous dénonçons l’augmentation constante des loyers et des charges locatives.

Nous demandons la revalorisation des aides au logement.

Nous demandons que des dispositifs de protection contre les expulsions, et de régulation pour encadrer la liberté des loyers, soient effectifs dans la prochaine loi sur le logement.

Nous dénonçons le désengagement de l’Etat et des collectivités territoriales, dans l’absence de priorité donnée, dans le budget de l’Etat, à la production de logements locatifs sociaux et « très sociaux », nécessaires aux plus modestes.

Nous dénonçons la poursuite d’une politique du logement qui, depuis quarante ans, pratique une politique d’avantages fiscaux en faveur d’investisseurs privés qui entretiennent un marché immobilier financiarisé, générateur de profits, par l’exploitation cynique d’un besoin fondamental auquel personne ne peut se soustraire sans mettre en péril son existence même.

Nous demandons une politique de l’urbanisme capable de lutter contre l’étalement urbain, facteur à usage intensif de l’automobile, d’isolement social, de gaspillage des sols, par la promotion d’un habitat dense qui garantisse la qualité de la forme urbaine et de l’espace public, avec une politique foncière publique forte.

Nous demandons le développement de nouvelles procédures de concertation qui permettent, en amont des projets, de donner réellement la parole aux habitants.

La LDH considère que l’ensemble des dispositions législatives et réglementaires nécessaires pour mettre fin à la crise du logement doit être l’œuvre d’un service public du logement et de l’urbanisme, sous la responsabilité de l’Etat et la participation décentralisée des citoyens aux décisions.

Paris, le 11 mars 2013


mercredi 27 février 2013

Stéphane Hessel reste vivant - Communiqué LDH


Communiqué LDH 

Pourrions-nous croire à sa mort, après quatre-vingt-quinze années d’une vie plus riche qu’un roman ? Commencée dans deux patries successives, elle s’est poursuivie au milieu de la poésie, du surréalisme et d’une profonde culture humaniste et européenne. Puis ce fut la Résistance, Buchenwald, d’où il réchappe quasi miraculeusement, et la France libre. Ensuite, après le compagnonnage avec Mendès France à Londres, Stéphane Hessel est à l’ONU, avec René Cassin, pour la préparation de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. La suite, c’est son combat inlassable pour la conquête de tous les droits, pour tous et partout.





S’il fut un diplomate reconnu jusqu’à devenir ambassadeur de France, c’était aussi un homme alliant l’esprit de résistance et la volonté de construire « un monde solidaire et organisé », « une structure de l’économie mondiale plus équitable ». Donc à la fois le club Jean-Moulin, il y a cinquante ans, pour penser « une République moderne », mais aussi en 1997, le Collège des médiateurs pour la régularisation des sans-papiers ; le refus de la colonisation des territoires palestiniens, qui lui valu d’être traité d’antisémite, lui, le survivant des camps, par ceux que leur bêtise et leur haine aveuglent ; et encore, après la honte du « ministère de l’Identité nationale », la fondation de Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui, et le rendez-vous du printemps, chaque année, aux Glières.
Lui-même l’a toujours répété, le fil conducteur de ce parcours fascinant, c’est son « investissement dans les droits de l’Homme » : « l’opposé de ce qui avait failli me faire mourir », mais aussi « le fil conducteur d’une histoire qui a un sens et qui donne de plus en plus de responsabilité et de liberté aux individus ». Son autobiographie, il l’avait appelée Danse avec le siècle, parce qu’« à force de déséquilibres, l’histoire est susceptible de produire des équilibres plus riches ». Et pour construire ces nouveaux équilibres, regrettant trop souvent chez les hommes politiques « le manque de courage, le désir de flatter l’électorat plutôt que d’aller de l’avant », il appelait à « ne pas compter seulement sur les gouvernements pour poursuivre les objectifs auxquels nous tenons », à miser, comme il l’a fait si intensément, sur « la mobilisation de la société civile ». Comme nous.
Laissons-lui la parole une fois encore. Voici la conclusion du chapitre qu’il avait donné à L’état des droits en France, publié en 2012 par la Ligue des droits de l’Homme : « secouer la chape de plomb du pessimisme, du défaitisme et du déclinisme », retrouver « la capacité non seulement de s’indigner, mais encore d’espérer et d’entreprendre. Proposer, rassembler, agir pour construire d’autres rapports de forces que ceux de la domination oligarchique ; ne plus déléguer le choix de notre avenir à un « sauveur suprême » ou à des experts porteurs d’une prétendue rationalité fauteuse de crises ; dépasser les mirages de l’individuation et de la marchandisation en retrouvant le chemin de la solidarité, en « reconsidérant la richesse » pour remettre la valeur à l’endroit ; se rappeler que ce sont les Hommes qui font l’histoire, qu’aucune fatalité n’oblige à ce que l’humanité, dont les capacités augmentent sans cesse, subisse la régression de ses droits et de ses acquis au point de perdre espoir en l’avenir. Car si nous le pouvons, si nous le voulons vraiment, cet avenir est entre nos mains à tous. »
La Ligue des droits de l’Homme est fière d’avoir cheminé avec Stéphane Hessel. Elle est triste de l’entendre encore réciter Apollinaire : « J’ai cueilli ce brin de bruyère, L’automne est morte, souviens-t’en, Nous ne nous verrons plus sur terre », mais elle se rappelle qu’il chérissait aussi Hölderlin : « Là où croît le danger, croît aussi ce qui sauve. »
« Ce qui sauve », il l’a porté, il nous le lègue. Faisons-le vivre.
Paris, le 27 février 2013