jeudi 21 avril 2011

LDH Cannes-Grasse: Le préfet bloque le "train de la dignité"

Le préfet bloque le "train de la dignité"

Un communiqué de la LDH Cannes- Grasse, le 18 avril 2011

Dimanche 13 avril, des associations, des syndicats, leurs militants, des citoyennes et des citoyens solidaires des réfugiés politiques qui en Italie ne parviennent pas à quitter ce pays pour une destination choisie ailleurs en Europe, avaient décidé, enthousiastes, de prendre à Gênes et tout au long du parcours jusqu’à Marseille un train ordinaire TER 17 486, qu’ils avaient appelé « Train de la dignité ».

Tous les passagers étrangers étaient titulaires d’un titre de séjour temporaire, délivré par l’Italie, valable 6 mois, qui les autorisait à se rendre dans un des nombreux pays (24) qui en Europe forment « l’espace Schengen ».
Pour des raisons inqualifiables, prétendant [...]
prévenir un trouble à l’ordre public, le préfet Lamy a suspendu à la frontière franco-italienne, par un arrêté, la circulation de ce train, privant de voyage tous ses passagers, les étrangers parfaitement en règle comme les passagers ordinaires. La section Cannes-Grasse de la LDH, qui en gare de Cannes a attendu en vain, à 14h57 avec d’autres citoyens le passage de ce train pour saluer solidairement les organisateurs de cette manifestation festive, entend exprimer son indignation face à cette mesure arbitraire et absurde.
Arbitraire, parce qu’aucun comportement, aucune déclaration des organisateurs comme des militants des droits de l’Homme ne menaçaient l’ordre public. Bien au contraire, la dimension ludique était affichée dans la manifestation.
Arbitraire aussi, parce que pour barrer la route à la liberté légitime de circuler d’un petit nombre d’étrangers, le préfet Lamy n’hésite pas, ce faisant, à mépriser les traités internationaux qui les y autorisent.
Arbitraire de plus, parce qu’en s’en prenant ainsi à des étrangers, il priva des citoyens ordinaires d’un droit élémentaire, celui de se déplacer.
Absurde enfin, parce que quelques heures plus tard, l’interdiction était levée et que tout ce qui avait été interdit ne le fut soudainement plus, démontrant ainsi le mépris dans lequel le préfet Lamy tient les hommes !